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Quel masculin pour demain ?

À quoi va bien pouvoir ressembler le masculin de demain ? Et je ne parle pas du symbole, du rond avec sa flèche, qui évoluera certainement, mais bien d’hommes de chair et d’os.

À l’instar du féminin, le masculin, avec un peu de retard, est en train à son tour d’amorcer un grand virage. 

Je fais référence à tous ces hommes qui aspirent à s’incarner de plus en plus à travers leur coeur et leur conscience. Ces hommes qui sans forcement le théoriser sortent du sillon belliqueux et mortifère du patriarcat encore ambiant. Une aspiration aussi vieille que le patriarcat mais qui a été amplifiée par « la libération de la femme » et aujourd’hui « l’éveil du féminin ».  

J’en profite pour rendre hommage à ces femmes inspirées et ces hommes courageux qui, de tout temps, se sont affranchis du contrat social et ont bravé les fidélités familiales pour ouvrir la voie à une humanité plus libre consciente et joyeuse. 

Oui joyeuse. Car il faut bien se fixer un cap quand on explore un nouveau territoire. Le dialogue avec l’ange répond en boucle « l’indice c’est la joie ».

Depuis que je suis enfant je recherche cette joie, qui était en moi, avant que mon enfance n’éclate en souffrance.

Je l’ai trouvée chez beaucoup de femmes … pas toutes. J’ai compris plus tard que certaines étaient libres et d’autres encore sous emprise, infantilisée, exploitées. 

Chez les hommes c’était rare d’en trouver de la joie. On m’a appris à m’en méfier. Pas des hommes en général, des hommes joyeux en particulier. Ce n’est pas sérieux, c’est louche, un homme joyeux. Et puis « Cache ta joie Frédéric », alors c’est ce que j’ai faits … un temps.

Plus grand et comme tellement d’hommes aujourd’hui je suis repartis à sa recherche. J’ai découvert que cette quête était indissociable d’un nouvelle masculinité. Alors j’ai exploré le tantra, les nouveaux guerriers et le masculin sacré. Puis j’ai cherché un nom pour le masculin que je souhaitais incarner : Épanoui ? libre ? souverain ?  

Je les ai tous apprécié, et je rends hommage à leur contribution au « nouveau masculin » qui est en train d’émerger. Ce nouveau masculin sera pluriel comme les « femmes libérées » ne sont pas une. 

Mais  qu’auront-ils en commun tous ces nouveaux hommes de demain ? 

Si on admet qu’en la matière ( une de plus ) les femmes nous ont ouvert la voie, ont pourrait s’en inspirer ? Je leur ai demandé elles sont d’accord. 

Par quoi ont-elles commencé pour se libérer ? Par conquérir leur autonomie matérielle et financière. C’est de là que tout est parti. 

Si on ne tient pas compte bien sur, de l’esprit qui a précédé la matière. Du chemin intérieur qu’elles ont dû faire pour avoir le discernement et le courage nécessaire. 

Elles se sont d’abord libérées de ce qui les contraignait le plus dans leur vie quotidienne et dans leur intimité. 

Leur principale dépendance était matérielle et financière. De la découlait toutes leur servitudes involontaires. 

Il est dans l’ordre des choses qu’à l’intérieur d’un système les énergies, comme les dépendances, dansent ensemble et s’équilibrent. Alors qu’avons nous apporté dans la danse , nous les hommes ?

Si la dépendance des femmes était matérielle la nôtre est psychique. Elle est affective et émotionnelle, quand elle n’est pas tout simplement existentielle. C’est ce manque d’autonomie qui je pense restreint le plus les hommes dans leur vie quotidienne et dans leur intimité.

Regarde autour de toi, regarde en toi. On a beau faire les gros bras ou les jolie coeurs ont à souvent peur.

Peur d’être seul, seul avec nos émotions, seul sans affection .. vide d’inspiration, égaré, sans vision. Et même quand on en a pas peur , on est souvent incapable de gérer seul tout ce qui bouillonne ou qui se fige à l’intérieur. 

Alors on c’est créé beaucoup de distractions, de compensations … ou on s’en remet à des substances qui nous accompagnent, nous existent ou nous calment, nous rassurent ou nous rendent encore plus durs … mais qui au final nous usent et nous vident ne notre substance masculine. Que l’on fanfaronne ou que l’on perdre pieds tout cela n’a plus vraiment de sens. 

C’est difficile à reconnaitre. Il faut souvent un accident ou une rupture pour l’admettre. 

Et quand bien même je le reconnais, je ne sais pas faire autrement. Personne ne m’a appris. Même papa il savait pas faire sans sa femme, sa mère, sa soeur … ou d’autres femmes. Il ne le disait pas bien sur, je l’ai compris bien plus tard qu’en je l’ai vécu à mon tour, cet attachement bizarre qui nous fait balancer entre fusion et rejet, entre démission et manipulation. Alors même si je reconnais que les modèles masculins ambiants sont obsolètes, faute de savoir faire autrement, ils sont sacrément rassurants et attachants ces anciens modèles. 

Une grande et passionnante aventure s’ouvre aux hommes qui aspirent aujourd’hui à une vie plus consciente, libre et joyeuse. Cette fois l’exploration est en direction de l’intérieur. Oui à l’intérieur, là où depuis si longtemps ont a mis des cuirasses sur nos sensations, construit des murs autour de nos émotions … et barré la route à la communication. … Le premier territoire à conquérir c’est celui de l’autonomie affective et émotionnelle. Ce territoire  recèle une abondance  de trésors : 

La capacité a reconnaitre ma propre valeur de mes sentiments , Prendre plaisir à être moi-même, Me sentir maître de ma destinée, assumer mon enthousiasme, mon désir et mon énergie masculine, ressentir plus d’amour envers moi même et envers les autres , Ressentir une profonde joie de vivre, …. Et une initié d’autres  d’autres trésors.

Une aventure qui invite à mobiliser toute notre conscience, notre énergie et notre  courage. Et aussi beaucoup d’humilité, il en faut de l’humilité car c’est vraiment pas gagné !  De la légèreté aussi pour pouvoir trébucher sans se blesser, apprendre à rire et pleurer d’un même élan, savoir s’égarer sans jamais se perdre. Sortir du temps, prendre patience, entrer en amitié avec soi même.

Héla cela ne suffira pas. 

Un homme seul ne peut pas défaire, ce qu’il a mis des siècles à bâtir inconsciemment avec et contre ces frères. Il a besoin de leur soutien au quotidien. Ils ont besoin ensemble de partager un récit collectif.

Le premier chapitre à écrire est d’après moi « L’autonomisation de l’homme » cela sonne moins bien que la « libération de la femme » mais c’est l’idée. Je laisse à d’autre l’invention d’un plus joli nom. 

Un nouveau récit du masculin qui exprime et rende lisible le chemin de l’homme nouveau auprès des siens et au yeux du monde. Partie 1 : L’homme est un être affectivement et émotionnellement autonome. 

C’est un chemin individuel mais qui ne peut se faire que dans la fraternité. Qu’elle soit bavarde ou silencieuse, le nouveau masculin de demain se fera dans un fraternité joyeuse.