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Réveiller l’énergie vitale, sexuelle et spirituelle ?

L’éveil de « l’énergie » est au centre de ma pratique et de ma transmission. La nature de cette « énergie » fait l’objet de nombreuses interrogations de la part des nouveaux pratiquants et d’hommes intrigués par le réveil de l’énergie sexuelle auquel le Kundalini yoga fait couramment référence. Alors je vais clarifier, à ma manière les différentes « qualités » de l’énergie. Non pas en me référant aux précieux référentiels existants (Chakras, tao, etc … ) mais tel que je l’ai expérimentée dans ma vie et que je la comprends aujourd’hui.

On peut définir l’énergie comme une force disponible qui a la capacité d’animer. « Disponible » car seule l’énergie n’a pas la capacité d’animer. Il semble que l’énergie anime ce vers quoi le mental, la conscience ou l’âme l’oriente.

L’énergie vitale est celle de nos fonctions physiologiques dans leur ensemble. Quand nous en manquons, nous sommes fatigués et restons centrés sur nous même. Quand nous sommes « plein d’énergie (vitale)» nous nous sentons à la fois vivant à l’intérieur et réceptif au monde extérieur.

L’énergie sexuelle est celle de notre capacité à créer. C’est l’énergie des rapports humains … de ceux qui peuvent créer des bébés, du plaisir charnel … et aussi de ceux de l’affectif, du collaboratif et du collectif. C’est l’énergie d’« aller vers » l’autre, le monde, que ce soit par le corps, l’art, le commerce, l’esprit ou l’âme.

L’énergie spirituelle est celle qui me permet de plonger en profondeur tout en prenant de la hauteur. Plonger sincèrement au coeur de moi-même tout en m’élevant pour englober, d’une manière extrasensorielle, une réalité bien plus vaste. Si cette conscience d’un tout unifié et sans limite est difficilement explicable, la confiance et la joie qui l’accompagnent, sont elles clairement palpables. Et même quand nous n’en avons pas conscience cette énergie est là, c’est le souffle de vie, sans lequel les autres énergies n’ont pas d’existence.

Si nous pouvons distinguer des sensations, des qualités et des fonctions spécifiques à ces trois énergies elles n’en restent pas moins intimement liées et indissociable. Les distinguer nous permet de prendre conscience de la manière dont elles sont en équilibre ou en déséquilibre en nous. Pas d’un point de vue moral ou théorique, mais bien concrètement en fonction de ce que nous pouvons observer de nous-mêmes, de nos blocages en rapport à nos aspirations.

Comme de nombreux hommes j’ai fait l’expérience, finalement douloureuse, de vivre de manière déséquilibrée mon énergie sexuelle.

Rechercher à augmenter son énergie sexuelle sans le soutien d’une d’énergie vitale suffisante, nous oblige à utiliser toujours plus de stimulations extérieures. Nous expérimentons alors la dépendance, souvent accompagnées d’un sentiment d’insuffisance, de culpabilité, voire même de honte.

Une grande énergie vitale et sexuelle sans l’aspiration de l’énergie spirituelle nous enferme dans un cycle de recherche avide du plaisir et de sa satisfaction. Alternant, au gré de relations souvent multiples, des phases d’excitation et de désintérêt, voire de dépression.

En élevant conjointement toutes nos énergies (vitale, sexuelle et spirituelle) dans un même élan de conscience, nous entrons dans un désir sans fin. Pas un désir fugace qui demande à être satisfait mais un désir dont la nature semble être de continuer à désirer. Un désir sans attachement, un désir libre qui porte en lui l’élan et le courage d’expérimenter la vie selon l’aspiration, non plus du mental, mais bien de l’âme.

On peut bien sur expérimenter d’autres types de déséquilibres ! Par exemple une forte énergie spirituelle qui manque de vitale ou de sexuelle et nous voici « perché », pseudo moine ou ermite, sans grotte ni monastère, à rêver ou penser la vie plutôt que de la vivre. Mais théoriser sur la multiplicité des déséquilibres, ils sont sans fin, n’a pas grand intérêt. À part peut-être, d’aider à reconnaitre et accepter sincèrement le sien.

Quand nous pratiquons le Kundalini Yoga (ou d’autres disciplines que je ne connais pas aussi bien) nous titillons, réveillons, éveillons toutes ces énergies en même temps. Un principe de régulation, que l’on peut associer à l’homéostasie, équilibre ces énergies de manière spécifique et optimum pour chacun. Nous allons alors expérimenter autrement notre vie. Fort de ces nouvelles expériences, un nouvel ordre s’installe, nous nous sentons plus vrai, vivant, vibrant.

La répétition de ce processus nous conduit progressivement, ou soudainement pour certains, à nous libérer et nous réaliser.

Frédéric Marr