Yoga : gymnastique ou méditation ?
Le yoga, vu de l’extérieur et en particulier le Kundalini Yoga, qui inclut des séquences très dynamiques, peut faire penser à de la gymnastique. En pratique c’est de la méditation.
Si dans l’esprit commun médiation rime avec assise, calme et immobilité, c’est que l’on confond la pratique méditative et l’état de méditation. S’assoir immobile en silence est une pratique méditative. La manière dont nous pratiquons le Kundalini Yoga avec des séquences dynamiques, rythmée voire chantée est également une pratique méditative. Dans ces deux pratiques en apparence très différentes nous cultivons le même « état de méditation ».
L’état de méditation se vit mieux qu’il ne se décrit.
Pendant la méditation nous allons nous mettre en relation avec notre mental depuis « un poste d’observation », nous faisons comme « un pas de côté » pour observer son fonctionnement.
Cette illustration bouddhiste décrit bien le cheminement du méditant.Notre mental est de nature agitée, et son rôle est de produire des pensées. Même si on veut arrêter de penser, le dialogue intérieur continu. Eléphant et singe noirs correspondent à ces qualités du mental non dompté.Le dressage de l’éléphant symbolise l’acte de la méditation. Si d’abord nous devons faire un grand effort et qu’il fait ce qu’il veut, au fur et à mesure nous savons comment le tenir et comment utiliser sa puissance.Ne plus être soumis au rythme effréné de nos propres pensées libère de nouveaux espaces et notre conscience commence « à souffler un peu ». Nous commençons à expérimenter des états de conscience élargie qui permettent par ailleurs de mieux cerner notre interdépendance et l’illusion du moi.
Les états méditatifs sont malheureusement souvent confondus avec des états de relaxation.
Le but de la méditation est d’amener son esprit à expérimenter la clarté et de vivre un moment de non-dualité. Rêvasser, être à deux doigts de s’endormir, s’imaginer des choses n’est pas la méditation.
Sans aucune maîtrise de notre mental, il est impossible d’accéder à des états de conscience supérieure. Cependant, comme le mental n’a pas trop « envie », après des années de « règne sans perturbation », de céder sa place, on peut procéder de manière astucieuse en cherchant des supports de méditation qui permettent de fixer le mental : la respiration, les sensations, une posture, un mantra, un objet, une visualisation….
Il existe beaucoup de techniques, et il faut donc chercher sa propre voie. Pour moi celle du Kundalini Yoga est la plus complète, joyeuse et victorieuses que j’ai expérimenté.
Ce n’est que plus tard que ces supports deviendront superflus.
Frédéric Marr.